Actualités des collections
Acquisitions
Le prochain comité technique d’achat du Frac Occitanie Toulouse se déroulera le jeudi 4 juillet 2024.
La date limite de dépôt des dossiers est fixée au lundi 10 juin 2024.
Le Comité technique d'achat :
Le Comité technique d'achat est animé par le directeur des Abattoirs - Frac Occitanie Toulouse. Il est composé de professionnels de l'art contemporain nommés par le Comité Syndical des Abattoirs (organe délibérant), sur proposition du directeur.
Ce groupe de travail, dont les membres sont nommés pour trois ans, définit la politique d'acquisition du Frac avec son directeur, en détermine les orientations et émet des propositions d'acquisition.
Les axes d'acquisition :
Initialement marquée par une orientation artistique déterminée par un axe géographique privilégiant artistes du sud de la France, Italiens et Espagnols, la collection du Frac Occitanie Toulouse témoigne également à travers les travaux de Robert Filliou, François Morellet, Ange Leccia, Bazile Bustamante, Présence Panchounette ou Gina Pane d'une dimension critique de la modernité.
Dans un second temps, celle-ci s'est développée à travers une série d'axes thématiques propices à une compréhension mutuelle des enjeux esthétiques de la création contemporaine et à un usage intellectuel et actif de l'art au tournant des XXe et XXIe siècle. Ceux-ci peuvent aujourd'hui s'articuler de la sorte :
Par-delà nature et culture
L’introduction du vivant et de l’organique dans l’art est un phénomène assez récent. Il correspond à un moment de l’histoire où il s’agit de reconsidérer le statut de l’activité artistique et donc humaine, dans la chaîne du vivant. L’un des enjeux importants de ce mouvement est de dépasser les concepts d’esthétique et de "beau" tels qu’ils ont été réinventé en Europe au XVIIIe siècle, dans une dichotomie de l’homme et du monde. A l’heure des mutations environnementales ou génétiques, et d’une prise de conscience croissante des effets néfastes de certains de nos comportements sur le vivant, ce questionnement, on ne peut plus contemporain, pointe un enjeu crucial : la nécessité de reconsidérer notre rapport au monde et à l’idée même de nature. Dans cet ensemble, les œuvres renvoient aux notions de périssable (Michel Blazy), de calibrage et de standardisation (Didier Marcel), d’interaction et de modulation (Max Mohr), ou d’organicité corporelle (Franz West). Leur articulation interroge les développements actuels et futurs de l’activité humaine, mais aussi le rôle de l’art, dans le cycle du vivant et de l’évolution. C'est également par le biais d'œuvres liées au mythe de la chimère, de l'hybride que la collection rend compte du rationalisme vacillant de la culture moderne occidentale.
Enfin, la question de l'habitat, de l'architecture, du rapport de la ville à la ruralité dans le contexte d'une nature définitivement devenue non pas tant un paysage qu'un environnement, est également abordée ici.
Économie poétique
Davantage que la "poésie au service de la révolution des surréalistes", la "révolution au service de la poésie", mot d'ordre des situationnistes est une dynamique qui irrigue l'art depuis les années 1960. Il revient à l'art de présenter de nouveau une réalité environnante pour en modifier la perception et l'intelligence. Ainsi, c'est à travers des travaux abordant directement des aspects politiques (Tania Mouraud, Olivier Blanckart, Michel Aubry, Lida Abdul) ou leurs représentations médiatiques (Wang Du, Alain Declercq) que la collection noue des liens avec la question de l'engagement politique.
De manière plus profonde, la collection explore une dimension mentale qui connaît un regain d’intérêt flagrant dans la création contemporaine. Pour preuve, la recrudescence, ces dernières années, du motif, ou du symbole, du cerveau dans l’art contemporain. Ce phénomène est à l’origine de cette collection dans la collection, qui fait écho aux propos du physicien russe Andrei Linde. Pour lui, en devenant une sorte d’immense cerveau, notre monde s’élargit considérablement si bien que le réel, la conscience et l’illusion sont totalement imbriquées. Dès lors, dit-il, "Comment distinguer ce qui se passe réellement de ce qui est imaginaire, ce qui est conscient de ce qui ne l’est pas ? Peut-être parviendrons-nous à une compréhension profonde de tout cela ... ". Ainsi l’une des fonctions cognitives de la représentation mentale, qui est aussi à l’origine de tout acte artistique, serait avant tout le moyen d’assurer la coexistence de l’individu et de ses mondes. C’est ce que stigmatisent les cerveaux « externalisés » de Jan Fabre, Evru, Claude Lévêque, Mounir Fatmi, Guillaume Pinard, Bruno Peinado, ou Peter Kogler acquis ces dernières années.
L'image et sa diffusion
Les mutations de la diffusion des images comme leurs créations impliquent aujourd'hui un positionnement des institutions patrimoniales dédiées à la création contemporaine dans le domaine des arts visuels. La collection et l'exposition sont-elles des lieux d'apprentissage de l'image ? Celles-ci doivent elles produire un discours et un contexte propre à leurs lectures ? Lieu de l'art, les Abattoirs sont également de manière plus fondamentale un lieu de l'exercice critique. La force d'une collection est la préservation d’ "originaux", de matrices, elle est un enregistrement des écarts entre la production des images et leur réception et l'exposition en est un déclencheur. L'image photographique, cinématographique mais également les œuvres introduisant une réflexion sur la constitution des images, la production de connaissances visuelles est ici envisagée, dans un dialogue avec le rôle réflexif d'une institution dédiée aux arts visuels.
Récits individuels et collectifs
A la fin désormais largement actée des "grands récits" modernes, récits relatifs au progrès social et économique, possiblement partagés de manière commune, a succédé une suite d'histoires ou de scénarios composés de manières disparates, parfois partagés par des communautés dispersés, souvent redistribués entre individus et collectifs. Traitant parfois de la langue ou de l'écriture (visuelle ou littéraire) les œuvres dont il est question ici sont traversés par des thématiques relatives à la mondialité, mais également à la recrudescence dans le champ des arts plastiques de la narration sous des formes souvent expérimentales.
Le fonctionnement :
Le Comité technique d'achat se réunit au moins une fois par an, durant une journée.
Il est composé de :
- Antoine Marchand, directeur du centre d’art Le Lait à Albi et co-président d’Air de Midi.
- Alicia Knock, conservatrice et cheffe du service de la prospection contemporaine au Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou à Paris. Elle travaille notamment à mettre en perspective, au travers d’acquisitions et d’expositions, une histoire transnationale de l’art au musée (Afrique, Europe centrale). Elle s’intéresse à des pratiques artistiques tournées vers la résistance et l’émancipation politique, souvent travaillées par des notions de métissage, de réparation, en lien avec l’histoire coloniale comme post-coloniale, mais aussi avec certains récits non écrits ou invisibilisés.
- Pascal Lièvre, artiste.
Pascal Lièvre, d’abord artiviste dans les années 1990, avant d’apparaitre sur la scène de l’art contemporain en 2000 avec une pratique de vidéos et performances fondée sur des reprises et réactivation de performances d’artistes femmes. Avec la curatrice Julie Crenn, il a fondé HERstory, une plateforme de recherche, de rencontres et d’expositions visant à fabriquer et à rendre visibles des archives vivantes et féministes d’artistes et de militant·es du monde entier. Il a participé au programme Je suis né étranger. Programme d’art contemporain en Occitanie à l’occasion des 80 ans de la Retirada en 2019 et au Char collectif des Abattoirs pour la Marche des fiertés en 2023
- Diana Wechsler, historienne de l'art, vice-rectrice de l’Université nationale de Tres de Febrero (UNTREF) à Buenos Aires et directrice artistique du MUNTREF, Musée et Centre d’art l’Université nationale Tres de Febrero. Elle dirige aussi l’Institut de Recherche en Art et Culture (IIAC) et le Master en études curatoriales de l’UNTREF. Elle est aussi la fondatrice et directrice artistique de BIENALSUR, Biennale Internationale d´Art Contemporain de l´Amérique du Sud.
Vous pouvez envoyer votre ou vos propositions d’acquisition à l’adresse suivante : documentation@lesabattoirs.org.
Veillez à ne pas oublier de compléter la fiche de proposition à l’acquisition, disponible ci-dessous en téléchargement.