Autour du Nouveau Réalisme
Les Abattoirs présentent, à l’occasion du 40e anniversaire du Centre Pompidou, pour la première fois à Toulouse un ensemble d’œuvres historiques autour du Nouveau Réalisme.
Artistes présentés : Arman, Ben, César, Gérard Deschamps, François Dufrêne, Raymond Hains, Horst Egon Kalinowski, Yves Klein, Robert Malaval, Robert Rauschenberg, Jean-Pierre Raynaud, Martial Raysse, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri, Richard Stankiewicz, Jean Tinguely, Jacques Villeglé, Gil Joseph Wolman, Edition M.A.T.
C’est sous cette bannière qu’en octobre 1960, Pierre Restany réunit, à la faveur d’une déclaration constitutive, des artistes qui ont en commun de proposer un "recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire". Arman, César, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé, en sont les signataires, bientôt rejoints dans les manifestations collectives du mouvement par Niki de Saint Phalle, Gérard Deschamps, Christo et Mimmo Rotella. Ce groupe propose une alternative à la vague abstraite de l’après-guerre et devient rapidement, grâce à l’usage inédit qu’ils font de l’objet et du geste, un courant majeur de la scène française et européenne dans un contexte international de remise en cause des formes classiques de l’art (Néo-Dada, Fluxus, Pop art, groupe Zéro, autant de mouvements avec lesquels les Nouveaux Réalistes exposent).
Les artistes du Nouveau Réalisme répondent dans leurs œuvres à l'émergence d'une société marquée par l’industrialisation et l’apparition d’une consommation à grande échelle. Ils puisent la matière de leur travail dans le nouveau quotidien des années 1960 et les objets de tous les jours, des affiches aux voitures en passant par le néon ou les rebuts. Cependant, sans nier cette dimension sociologique, leurs activités furent également denses et radicales, marquées par l’action. Détruire, arracher, compresser, assembler, accumuler, étendre, tirer, emballer, estampiller… sont autant de gestes fondateurs pour ces artistes qui chacun ont affirmé des parcours personnels. Accumulations et destructions d'Arman, compressions et expansions de César, décollages et lacérations d'affiches de Hains et Villeglé, monochromes d’Yves Klein, assemblages et détournements de Raysse, tableaux-pièges de Spoerri, sculptures en mouvement ou autodestructrices de Tinguely, tirs et nanas de Niki de Saint Phalle… témoignent de la diversité de ces "nouvelles approches perceptives du réel" à l’œuvre.
Cette vitalité des créations des Nouveaux Réalistes prendra aux Abattoirs la forme d’un parcours thématique accompagné de films d’époque, soulignant combien leur art fut ancré dans la vie et l’espace public, rendant compte de l’aspect souvent engagé, parfois comique, en tout cas performatif, de leurs œuvres. Cette exposition comprend des prêts exceptionnels du Centre Georges Pompidou, dont plusieurs œuvres appartenant au dépôt de la collection Daniel Cordier (César, Arman), ainsi que des prêts de plusieurs collections publiques, dont le Musée Tinguely de Bâle. Déployé dans l’ensemble des grandes salles du rez-de-chaussée des Abattoirs, le parcours comprendra également plusieurs œuvres d'artistes proches du mouvement (Malaval, Raynaud, Rauschenberg, etc.).
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