A l’occasion de Cinélatino et de sa rétrospective L’âge des possibles, le cinéaste Andrés Duque proposera une séance de cinéma en direct, hommage à l’œuvre de l’écrivain Andrés Caicedo, en forme de parcours youtubesque. A sa suite, la structure curatoriale Le nouvel esprit du vandalisme proposera une programmation de films et un fanzine consacré à l’esthétique adolescente latino-américaine.
En partenariat avec Cinélatino, 27èmes rencontres de Toulouse, du 19 au 29 mars 2015
http://www.cinelatino.com.fr
PROGRAMME :
19h - Andrés Duque - Historias para jovencitos. Séance de cinéma en direct. Hommage à Andrés Caicedo
“En 2010, j’ai été invité au Festival International de Cinéma de Cali, dirigé par le cinéaste Luis Ospina, qui m’a fait connaître l’oeuvre d’Andrés Caicedo. Parallèlement à ma lecture de son roman posthume ¡Qué viva la música!, je parcourais les rues de la ville colombienne, parfois en solitaire, d’autres fois accompagné par de bons amis, toujours avec l’étrange sensation d’être un pélerin sur une terre diablement amusante et mortelle. (…) Aujourd’hui, je veux à nouveau citer Caicedo pour parler de l’imaginaire adolescent en Amérique latine. Je vais commencer avec un de ses films : Angelitos Empantanados (Angelots embourbés, 1976), tourné en vidéo, de façon artisanale, avec la participation de Guillermo, Fosforito et Clarisol, de petits anges butés et révoltés, comme l’indique le titre du film. Je me lancerai après cela dans un parcours “youtubesque”, à la recherche de “tranches de vie” qui évoquent l’oeuvre de Caicedo et explorent les tensions entre l’idéal de pureté de la jeunesse et les désillusions de la réalité hostile”. Andrés Duque
Andrés Caicedo (1951-1977) est un écrivain colombien né à Cali, ville dans laquelle il passa la plus grande partie de sa vie. Bien qu'il mourût très jeune, son œuvre littéraire est considérée comme une des plus originales de la littérature colombienne. Dans son roman ¡Qué viva la música!, il affirme que vivre plus de 25 ans est une honte, ce qui est perçu par beaucoup comme la principale raison de son suicide alors qu'il n'a que 25 ans et qu'il vient de recevoir un exemplaire de son livre. Caicedo s’intéressa beaucoup au cinéma, animant notamment le ciné-club de Cali et la revue Ojo al cine. Il écrivit des scénarios et entreprit la réalisation de plusieurs films restés inachevés. Les éditions Belfond ont récemment publié deux de ses romans en français.
Andrés Duque est un cinéaste de non-fiction, né Caracas en 1972. Plusieurs de ses films dont Paralelo 10 ou le moyen-métrage Ivan Z, portrait du cinéaste culte Iván Zulueta, lui ont valu de nombreux prix et nominations internationales. En 2011 son premier long-métrage Color perro que huye est sélectionné au Festival International de Rotterdam. Il est l’auteur, l’année suivante, d’un second long-métrage, Ensayo final para utopía. Il est actuellement professeur de cinéma documentaire dans les universités barcelonaises Autònoma et Pompeu Fabra et travaille à un nouveau film, Oleg, avec le compositeur russe Oleg Karavaychuk.
20h - Le jeu, la dérision, le rock, la mort… ou l'esthétique adolescente, un programme de films proposé par Le Nouvel Esprit du Vandalisme (Laura Morsch-Kihn en co-commissariat Angela Paez Ruiz)
Cette programmation a été construite autour de l'axe de l'esthétique adolescente par les adultes. Volontairement éclectique, elle est à l'image de l'adolescent-e qui emprunte de nombreuses identités qui se manifestent ici dans le mélange des genres : art vidéo, documentaire et fiction. Un numéro spécial du fanzine Le nouvel esprit du vandalisme sera publié et distribué aux spectateurs pour l’occasion.
(sous réserve de modifications)
- Ivan Argote (Colombie)
Feeling / Retouche / Making off / We are all in the bus / Birthday / I just want to give you money / Lovely / Altruisme / It rolls. Série de 9 vidéos, réalisées entre 2007 et 2011.
Durée totale : 12 min.
«Mes œuvres sont des réflexions sur la manière dont nous nous comportons, sur la façon dont nous comprenons notre environnement proche, et sur la façon dont cet environnement proche est lié à l'histoire, aux traditions, à l'art, la politique et le pouvoir. La création de ces réflexions, dans un esprit ludique, me permet de travailler avec une grande liberté (…), ce qui est également un commentaire sur la façon dont on travaille sur l'art » Ivan Argote.
Iván Argote (né en 1983 à Bogota, Colombie) vit et travaille à Paris et New York. Il a étudié le design et les nouveaux médias à l'Université nationale de Colombie, à Bogota, ainsi que les beaux-arts à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Argote travaille la performance (vidéo), la photographie, la sculpture, la peinture et les nouveaux médias. Ses vidéos ont en commun "l'humour avec une touche rebelle". Il a présenté son travail dans de nombreuses expositions solo ou collectives en Europe, Amériques et Asie. Il est représenté par la Galerie Perrotin, Paris, D + T projet, Bruxelles et Galeria Vermelho, São Paulo.
- Jim Mendiola (USA)
Pretty Vacant, 1996, 33 min.
Pretty vacant est l'histoire d'une jeune chicana Molly (Mariana Vasquez), étudiante en art et batteuse dans un groupe punk. Obsédée par les Sex Pistols, elle y consacre le dernier numéro de son fanzine Ex Voto, car elle a fait une découverte qui va revolutionner selon elle l'histoire du rock'n'roll.
Jim Mendiola (né en 1963 à Saint Antonio, Etats Unis) vit et travaille à Saint Antonio. Cinéaste, curator et écrivain indépendant, Mendiola est issu d'une quatrième génération de mexicains installés aux Etats-Unis. Les films de Mendiola sont un mélange énergique de critique culturelle pop et d'histoires régionales révisitées, qui mettent l'accent sur la complexité de l'expérience mexicaine / américaine / texanne contemporaine et sont destinés à briser le moule des stéréotypes latinos. Pretty Vacant (1996), Come and Take it Day (2001), Spiders Killers (2003) ont été primés dans de nombreux festivals et notamment projetés dans des institutions muséales. En tant que curator, Mendiola a créé le programme de films au Yerba Buena Center for the Arts à San Francisco et dirige actuellement le San Antonio CineFestival. Il est actuellement en résidence à l'Université du Texas, à Austin.
- Nicolas Pereda (Mexique)
Entrevista con la tierra, 2009, 17 min.
Entrevista con la tierra est un documentaire fiction qui questionne les sentiments paradoxaux où sont plongés les proches de David, un jeune garçon mort après une chute accidentelle alors qu’il se promenait à la montagne avec ses amis Nico et Amalio et dont la mère rend ces derniers coupables de la disparition de son fils. Ici documentaire et fiction se confondent harmonieusement pour créer un film hybride poétique.
Nicolás Pereda (né au Mexique en 1982) partage sa vie entre le Canada et le Mexique. Il a réalisé six long-métrages et un court-métrage qui ont remporté des prix dans plusieurs festivals prestigieux tels que Venise, Rotterdam, Vienne, Edimbourg,Toulouse. Il a également filmé des opéras et des pièces de danse. Une première rétrospective de son travail a été organisée aux États-Unis en 2012. D’autres ont suivi, notamment au Festival de Jéonju (Corée), à l’Anthology Film Archives de New-York, au festival Paris Cinéma, au Festival international du film de Cartagena, à UCLA, au Festival du film de Valdivia ou encore à l’Harvard FilmArchive et à Vancouver.
Le nouvel esprit du vandalisme a été crée en mai 2014 par Laura Morsch-Kihn. Espace de réflexion, d’action curatoriale et éditeur d’un fanzine papier, il a pour objet la saisie, au travers du filtre de l’art et du non art, des idées, des formes, des esthétiques qui détiennent un esprit du vandalisme. Le titre le nouvel esprit du vandalisme est une référence à l’ouvrage Le nouvel esprit du capitalisme de Luc Boltanski et Eve Chiapello (1999). Il ne s’agit pas d’inventorier un ensemble de pratiques ayant pour objet la «destruction gratuite » mais au contraire de percevoir de nouvelles réalités nous permettant de saisir notre contemporanéité dans ses contres courants.