Concert de Mendelson
Entrée libre
Le groupe français Mendelson revient, après six ans d’absence, avec un monumental triple album. Les textes de Pascal Bouaziz se déploient sur une musique nue, entre beats synthétiques et stridence électrique.
En partenariat avec Shabaz.
" Autant le dire toute de suite, un album comme ça, le cinquième de Mendelson, on n'en croise pas tous les jours. Ni toutes les semaines. Ni tous les mois d'ailleurs. Non, en France, un album pareil, on en croise un tous les combien ? Tous les dix ans ? Tous les quinze ans peut-être ? Il n'y a plus rien de Léo Ferré, Play Blessures de Bashung et Gainsbourg... La même surprise. Le même choc. Et la même certitude d'avoir trouvé un compagnon sûr pour les années à venir. Oui, on écoutera encore ces onze chansons en 2030 comme on écoute encore Comme à la radio, comme on écoute encore Les Marquises. C'est rare de sentir passer le courant d'air frais (ici glacial) de la postérité... C'est bien le cas sur ce triple album impressionnant.
Bien sûr on aurait pu s'y attendre après la réussite de "Personne Ne Le Fera Pour Nous", il y a cinq ans déjà. On aurait pu s'en douter après quinze ans d'existence au parcours sans faute. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, Mendelson a un statut bien particulier au sein de la scène rock française. Bien peu d'artistes peuvent se targuer de rencontrer à la fois un vrai public et d'enthousiasmer la critique en proposant une musique aussi intransigeante, intègre et à contre-courant. Leur précédent disque, déjà un pari en soi puisqu'il s'agissait d'un double album sorti en autoproduction totale, réunissait des morceaux oscillant allègrement entre une et onze minutes. Aujourd'hui, Mendelson décide d'aller encore plus loin avec rien de moins que trois disques réunis dans ce coffret inclassable : un triple album virulent, un véritable pavé jusqu'au-boutiste, exigeant à l'extrême, d'une justesse, d'une force et d'un aplomb inouïs qui font de ce cinquième album un objet totalement unique.
Assauts bruitistes, explorations lancinantes, musiques sourdes, comme en perte d'équilibre, on n'est plus dans la chanson, on est aussi très loin du rock français, on est ailleurs, dans une zone non encore explorée, en terrain inconnu. Déboussolé. (…) "
Stan Cuesta, journaliste (Rolling Stone, Mojo, Rock & Folk...) et écrivain (Jeff Buckley, Nirvana, Léo Ferré...)